Vous n’aimez rien que vous, de vous-même maîtresse,
Toute perfection en vous seule admirant,
En vous votre désir commence et va mourant,
Et l’amour seulement pour vous-même vous blesse.
Toute perfection en vous seule admirant,
En vous votre désir commence et va mourant,
Et l’amour seulement pour vous-même vous blesse.
Franche et libre de soin, votre belle jeunesse
D’un oeil cruel et beau mainte flamme tirant,
Brûle cent mille esprits qui votre aide implorant
N’éprouvent que fierté, mépris, haine et rudesse.
De n’aimer que vous-même est en votre pouvoir,
Mais il n’est pas en vous de m’empêcher d’avoir
Votre image en l’esprit, l’aimer d’amour extrême ;
Or l’Amour me rend vôtre, et si vous ne m’aimez,
Puisque je suis à vous, à tort vous présumez,
Orgueilleuse beauté, de vous aimer vous-même.
Cléonice
Philippe Desportes