Ô les mots qu’on adresse à la femme attirante,
Les mots qu’on veut badins, spirituels, charmeurs ;
Mots voilés et pensifs, échappés ou qu’on tente !
– Prélude où le désir se cache dans les fleurs.
Les mots qu’on veut badins, spirituels, charmeurs ;
Mots voilés et pensifs, échappés ou qu’on tente !
– Prélude où le désir se cache dans les fleurs.
Ô les regards soudainement pleins de lumière,
Où se révèle un coeur ouvert et confiant,
Regards que l’on dirait de limpides prières !
Respectueux regards – manège inconscient.
Ô les saintes pudeurs devant la bien-aimée,
Et, dans les songes fous, promptitude à bannir
Toute image lascive auprès d’elle formée !
– Épargne ingénument faite pour l’avenir.
Visions d’un bonheur imprécis et sans fièvres,
Chaste frémissement quand se joignent les mains
Et que l’on croit baiser une âme sur des lèvres !
– Mirage nécessaire à l’idéal humain.
Les yeux mi-clos, la chair se prépare au festin.
Alphonse Beauregard