Vieilles dentelles, visages passés par l’ombre des soirs
J’ai visité, hier, une chandelle postée au coin de l’âtre
Mes aïeux figés dans une vague somnolence
Souvenez vous de moi l’infante de la lune noire
Demeures affaissées portées à la jactance grinçante
Escaliers où le bois geignait martelé, roidi sous les pas
Grand-mère EMILIE de ses fourneaux active l’éruption
Vieilles dentelles mon cœur défile son trépas
J’ai le regret d’antan né sous une œillade appuyée
Erreur et fols amants excision d’un amour fantoche
Vieilles dentelles l’onde bruisse vos voix effacées
J’ai lapidé mes regrets sur une pierre tombale
Sur une chaise ébranlée de souvenirs je m’assieds
Vous me bercez lorsque ma fiole s’emplit de chagrin
Brume endolorie, épitaphe d’une vie essoufflée
Je m’incline, vieilles dentelles, je vous verrai…demain
Raymonde Verney