Une Vie

Dans  Poèmes An Braz
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Ignorant de mon être, dorloté de couvertures d’insouciances,

La pupille irisée d’un clair et dépourvue de toute méfiance,

Ecoutant les musiques que le vent me souffle à l’oreille,

Je me laisse délicatement caresser par une plume de soleil.

Ignorant de mon être, dorloté de couvertures d’insouciances,

La pupille irisée d’un clair et dépourvue de toute méfiance,

Ecoutant les musiques que le vent me souffle à l’oreille,

Je me laisse délicatement caresser par une plume de soleil.

Une vient se blottir contre moi pour plus de confort,

Et l’esprit bombardé d’une idylle abstraite, inconcevable,

Essoufflé de ces élans, s’étourdit en esquissant une fable

Et s’évapore, s’évapore jusqu’à un nuage sur lequel il s’endort.

Et je souris.

Souris, à l’évanescence, avec l’inconscience ;

Souris, comme un enfant regardant l’Innocence ;

Souris à la vie.

Les souvenirs me pourchassent : une armée qui me harcèle !

Comme des hyènes, ils me tournent autour, m’écartèlent.

Le fil des années continue infatigablement à brûler

Et mon corps sournoisement de s’effriter, m’abandonner.

Quand s’allonge la nuit, comme des fantômes à mon chevet,

Ils me contemplent et me susurrent leurs sombres échos

Et pris à la gorge, mes propres mains resserrant l’étau :

J’étouffe, j’étouffe sous l’épais voile que forment leurs camouflets.

Et rit le Temps ;

Rit, rit, qu’il m’usera, qu’il s’amuse de moi ;

Rit, rit, comme un enfant avec un jouet de bois ;

Rit, rit, au fil de mes ans.

Délaissé jusqu’au reniement par ma propre personne,

D’un regard je me questionne : adviendra-t-il que je me pardonne ?

Dois-je une deuxième fois m’abandonner pour me faire Phénix Ou bien me laisser bercer par les courants nonchalants du Styx ?

Quand coule entre mes doigts ce regard telle une épaisse fumée,

Qu’une brume improviste vient se condenser à son auréole,

Que les regrets entassés oubliés dansent une même farandole,

Bousculé, bousculé, mon esprit conjugue mon enterrement au passé.

Et le silence ;

Le silence, de la nuit sans lune, de l’instant éternel ;

Le silence, comme le dernier adieu devant une stèle ;

Le silence, seule espérance.



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