Tu gribouilles
Tu griffonnes
Tu cogites
Tu t’énerves
Toujours trop vite
Tu déplies
Un trombone
Tu tapotes sur la marbre
Froid comme la mort
Tu sais tout
Sur tout
Les autres
Ont toujours tort
Tu te grattes la tête
Tu te ronges les ongles
Tu trépignes
Tu bouillonnes
Tu pivotes
Sur toi-même
Comme une vis
Qu’on enfonce
Dans du bois tendre
Tu te meurs d’impatience
On te fais signe d’attendre
De te calmer
Rien n’y fait
Tu rougis
Tu rugis
Tu t’arraches les cheveux
On te dit de t’asseoir
Ou de t’allonger
Te voila rubicond
A deux doigts d’étouffer
On t’éponge le front
Tandis que ton dos
Craque soudain
Comme une branche sèche
Que l’on brise en chemin
Machinalement
Sans savoir pourquoi
Jacques Herman
2011