Tu te feras si petite
Que tu tiendras dans un flacon
Dans une boîte pour flocons
De neige ou pour fard à paupières
Dans un simple carton
De canettes de bière
Et puis il t'adviendra
Qu'un jour quelqu'un te dise
Qu'il te faudra vivre penchée
Comme la tour de Pise
Tu veilleras alors
A rapetisser encore
Un peu
Et tu te logeras
Où sont les gens heureux
Qui se cachent du monde
Dans un dé à coudre
Dans le creux d'une oreille
Dans la fente d'un mur
Ou dans la fêlure
Du cerveau d'un poète
A chaque occasion
Qui me sera donnée
De te parler
T'écouter
T'embrasser
Je te prendrai du bout des doigts
Avec d'infinies précautions
© Jacques Herman – 2007