Chaque jour voyez-vous
La pluie vient agrandir les trous
Déjà boueux de ma mémoire
Et le soir
Je me mets à genoux
J'ausculte le miroir
En le priant de ne plus
Me renvoyer d'image
Mais mon miroir s'en fout
Chaque jour voyez-vous
Je sème en marchant
Des mots
Des idées
Des images naguère gravées
Qui se sont fait la malle
Et que personne jamais
N'a voulu ramasser
Chaque jour voyez-vous
Je me plains de mon mal
Et je vogue inconscient
Sur l'écume des vagues
Incertaines du temps
© Jacques Herman – 2007