Poète, auteur de romans et connu dans le domaine de la critique d’art, Théophile Gautier dispose à son effigie d’une multitude d’œuvres touchant à plusieurs domaines. Durant sa carrière, il se caractérise par la diversification des genres littéraires. Plus célèbre en tant que poète, il est aussi auteur de nombreuses nouvelles, de scènes de théâtre ou encore de récits de voyages.
Vie et jeunesse
Théophile Gautier voit le jour le 30 août 1811 dans la ville de Tarbes, une commune française située dans le département des Hautes-Pyrénées. Il n’y passe que les trois premières années de sa vie avant que sa famille ne parte pour Paris où il vivra la plus grande partie de sa vie. Paris ne lui plaît pas, il préfère vivre au grand-air de la campagne. Il se tourne vers la lecture et parvient à lire intégralement son premier livre dès l’âge de 5 ans. Comme tout enfant, il lit Robinson Crusoé, ouvrage lui inspirant une future carrière en tant que marin.
Il découvre également le théâtre, mais ne se passionne pas encore pour la rédaction de scènes, mais plutôt dans les décors.
Il passe un trimestre au lycée Louis-le-Grand pendant l’année scolaire de 1820. Ses parents constatent qu’il ne s’y sent pas bien et décident de l’inscrire au collège Champagne. Avec son ami Gérard Labrunie, celui qui deviendra le poète et écrivain Gérard de Nerval, il découvre la poésie et s’y attache peu à peu. Il suit également des cours de peinture auprès de Louis-Edouard Rioult.
La rencontre avec Victor Hugo
L’inspiration de Théophile Gautier pour une carrière d’écrivain débute lors de sa rencontre avec Victor Hugo en juin 1829. Ce dernier l’encadre et lui fait découvrir toutes les facettes de l’écriture. Il l’entraîne dans le monde du romantisme en le faisant participer à la bataille d’Hermani de 1830. Avec d’autres artistes tels que Célestin Nanteuil, un peintre célèbre avec qui il travaillera plus tard, ou encore Eugène Renduel, un éditeur de renom de l’époque, Gautier commence à faire ses premiers pas dans la littérature. Ses premières poésies paraissent entre 1831 et 1832, toutefois le public ne s’en soucie pas. Sa première œuvre connue s’intitule Les Jeunes-France, un ouvrage qu’il réalise en 1833 sur la demande d’Eugène Renduel et racontant les relations dans le groupe Hermani.
Les citations de Théophile Gautier
Dès lors, les publications se multiplient pour Gautier. Deux ans plus tard, il fait paraître Mademoiselle de Maupin, un ouvrage devant être sujet à polémique auprès du public. Avec le succès qui commence à se faire jour, il parvient à devenir indépendant en déménageant de la maison de ses parents pour s’installer dans un bâtiment avec Eugène Piot. Ses amis les plus proches de l’époque sont Camille Rogier, Nerval et Arsène Houssaye.
Auteur de nouvelles et critique respecté
Gautier vit une carrière de nouvelliste accomplie à partir de 1836 grâce à Honoré de Balzac qui soutient les jeunes écrivains du moment. Ses premières nouvelles à succès s’intitulent La Morte amoureuse ou encore La Chaîne d’or. Il est sollicité dans plusieurs journaux et revues, notamment dans le magazine La France littéraire et pour La Presse à qui il destine plus de 2000 articles. Plus tard, une petite partie de ses écrits sera regroupée dans quelques volumes dont Les Grotesques, l’Art moderne, Les Beaux-arts en Europe ou encore Trésors d’art de la Russie.
Ses œuvres sont essentiellement sous forme de critiques d’art dans lesquelles il apporte une manière d’écrire propre, recherchée et très agréable à lire. En même temps que sa carrière de nouvelliste et de chroniqueur pour de nombreux papiers, il poursuit la rédaction de romans et de scènes de théâtre.
Parmi ses œuvres poétiques les plus célèbres, il y a La Comédie de la Mort, un recueil publié en 1838 influencé par les œuvres de grands auteurs tels que Shakespeare, Goethe et Dante. Dans le domaine de la dramaturgie, il compose Une larme du diable ou encore Pierrot Posthume, des pièces où il mêle fantaisie et imagination. Nombre de ballets et de scènes de théâtre apparaissent encore pendant les années suivantes, notamment Giselle, un ballet qui ramènera son succès au plus haut point.
À la découverte du monde
À partir de 1840 et pendant les deux décennies suivantes, Gautier entreprend plusieurs voyages débutant par l’Espagne, en compagnie de son ami Eugène Piot. Il en ramène quelques œuvres de grande qualité, des récits de voyages dans lesquels il raconte ses impressions de manière lyrique et talentueux. Voyage en Espagne et España sont publiés ensemble en 1845 dans son recueil intitulé Poésies complètes. Ses déplacements se multiplient et il décrit ce qu’il découvre dans chaque pays où il se rend : l’Algérie, l’Italie, la Grèce, la Turquie, ma Russie ou encore l’Egypte en 1869. Pendant ses voyages, il immortalise les paysages par la photographie qui devient une de ses passions. D’ailleurs, en 1851, il intègre la Société héliographique.
Des amis parmi la crème de la littérature
Pour Gautier, la poésie reste la maîtresse des formes de littérature. Il s’y consacre tous les jours et elle devient une tâche quotidienne dont il ne saurait se passer. L’un de ses recueils les plus importants tout au long de sa carrière s’intitule Emaux et Camées dont la première version est publiée le 17 juillet 1852. Tout au long de sa vie, ce recueil sera complété au fur et à mesure jusqu’en 1872.
En même temps, il renforce ses relations amicales avec les grandes personnalités de la littérature de l’époque, notamment avec Charles Baudelaire, Alexandre Dumas fils, Gustave Flaubert, Gustave Doré ou encore Ernest Feydeau.
Sa passion pour la peinture est aussi renflouée par des artistes amis tels que Paul Baudry, Gustave Boulanger, Frédérique O’Connell et Jean-Léon Gérôme. En 1862, il est élu à la tête de la Société nationale des Beaux-arts.
Gautier met en place le club des Haschischins en 1844, une institution s’intéressant au cannabis.
Sa vie privée
Gautier partage la vie d’Ernesta Grisi à partir de 1857. Elle est la sœur de la danseuse Caroletta Grisi. Cette dernière deviendra l’amante de l’auteur. Gautier et Ernesta ont deux filles, mais il aura également un fils avec Eugénie Fort suite à une liaison cachée. Son fils s’appelle Théophile Gautier fils et travaille avec Gautier au sein du Moniteur universel.
Sa fin de vie
Gautier s’éteint le 23 octobre 1872 à Paris suite à une maladie. Ses funérailles sont marquées par la présence de grands auteurs tels que Mallarmé, Victor Hugo et Banville. Son corps repose au cimetière de Montmartre.