Quand mes yeux ne verront plus jamais la lumière,
Quand pour l’ultime fois, je t’aurai tout donné,
Quand mon cœur ne battra plus d’amour passionné,
Et qu’il s’endormira à son heure dernière,
Cette bouche fermée ne dira plus « je t’aime »,
Et mes seins oublieront la douceur de tes mains,
Quand ils reposeront, insipides et blêmes,
Comme des souvenirs, sur de pâles coussins ;
Quand mes amis viendront pour porter le flambeau,
Que je ne verrai plus leurs tendres visages,
Lorsque j’emporterai, à jamais, leur image,
Et qu’ils emmèneront ma dépouille au tombeau ;
Quand je serai passée à travers le miroir,
Quand ma vie s’en ira laissant ton âme en peine,
J’aurai enfin atteint le faîte de ma gloire,
Et je m’endormirai enfin libre et sereine.
Je m’en irai au loin, en gardant dans mon cœur
La flamme de l’amour qui longtemps nous porta,
A travers la terre, sous une mer de fleurs,
Son soleil brillera une suprême fois.
Ô mon amour adieu, adieu ma lumière !
Je pars, ne pleure pas, car nous nous reverrons,
Et pour l’éternité, nos âmes s’uniront
Quand tu te coucheras entre ses murs de pierre.