Tandis que je parle
Aux rochers de la plage
Du sang versé par les soldats
Des corps perdus
Captifs des flux
De l’océan
Qui ont péri dans les naufrages
Tandis que j’évoque
Les misères du temps
Des amoureux naïfs
La main dans la main
Se content fleurette
Dans les vagues premières
En fixant l’horizon
Sans cesse repeint
Par les heures du jour
Inconstantes comme l’amour
Et comme le discours
Des mouettes
Et des goélands
L’éternité à parler franc
N’est qu’une ombre avachie
Qui se fond dans le ciel
Et puis qui disparaît
Quand descend la nuit
Ou se construit le jour
Les amoureux transis
N’ont d’yeux que pour eux-mêmes
Pour leur propre destin
Qu’ils se fixent aujourd’hui
Et qu’ils croient éternel
Mais qui périra demain
Comme éclate l’écume
Qui se mélange au sable
Et se fond dans l’oubli
Jacques Herman
2010