Nous marchions en silence dans les vagues premières
Et nous écoutions les propos de la mer
Si troublants que parfois
Nous en fûmes touchés
Comme au temps de nos premiers émois
Elle évoquait le temps qui vibre
comme des cordes
Tendues entre le ciel et l'eau
Elle nous rapportait des légendes lointaines
Des récits de marins
Des histoires incertaines
Des fictions qu'entrecoupent
Occasionnellement
Des fibres ténues de la réalité
Nous avancions pareils
A du sable emporté
Par le vent marin
Ou à de la poussière
Sans cesse balayée
Et qui se dépose sans fin
Sans prendre en compte notre volonté
Souvent la nature à notre insu domine
Notre faible raison
Et nous avançons en faisant mine
D'ignorer la prison Où elle nous maintient
A jamais enfermés
Jacques Herman
2010