Si ces fervents par dizaine, ma mort les rassure
Mon entrée dans l’arène aura bien fière allure
Ils pourront s’époumoner en ayant la dent dure
Ma fierté il me reste, de trépasser le cœur pur
Je défierai le sort, fixant face à moi ce vivant
Virant tel un épouvantail aux habits de dorures.
Je mordrai la poussière par ses passes savantes
Et mon cuir rougira sur ma robe noire qui jure.
Auriez- vous le courage de lutter comme moi
Ou ne mettriez- vous pas, les genoux à terre ?
Suppliant de finir ce supplice une bonne fois
Plutôt que d’être piqué au vif dans la chair.
Car vos cris traversent mon corps d’injures
Plus que l’arme blanche visant mon encolure.
J’ai le souffle coupé, par autant de forfaiture
A conjurer votre sort, sur mon dos en blessure
Vous qui juchés sur ces gradins d’esplanade
Qui attendez de sang froid, l’ultime estocade.
A première vue, vous ne pouvez pas percevoir
Mes yeux se noyer, endiguer votre désespoir.
Et j’entends encore, confusément vos murmures
Glissés par la lame acérée, achever la rupture.
Le 16 septembre 2005