O doulce ardeur, que des yeulx de ma Dame
Amour avecq’ sa torche acoustumée
Dedans mon coeur a si bien allumée,
Que je la sen au plus profond de l’ame!Combien le ciel favorable je clame,
Combien Amour, combien ma destinée,
Qui en ce point ma vie ont terminée
Par le torment d’une si doulce flamme!Qu’en moy (Amour) ne durent tes doulx feux,
Je ne le puys et pouvoir ne le veulx
Amour avecq’ sa torche acoustumée
Dedans mon coeur a si bien allumée,
Que je la sen au plus profond de l’ame!Combien le ciel favorable je clame,
Combien Amour, combien ma destinée,
Qui en ce point ma vie ont terminée
Par le torment d’une si doulce flamme!Qu’en moy (Amour) ne durent tes doulx feux,
Je ne le puys et pouvoir ne le veulx
Bien que la chair soit caducque, et mortelle.
Car ceste ardeur, dont mon ame est ravie,
Prendra aussi immortalité d’elle,
Vivant par mort d’une eternelle vie.
L’Olive
Joachim Du Bellay