Ses mains qu’ elle tend comme pour des théurgies,
Ses deux mains pâles, ses mains aux bagues barbares ;
Et toi son cou qui pour la fête tu te pares !
Ses lèvres rouges à la clarté des bougies ;
Et ses cheveux, et ses prunelles élargies
Lourdes de torpeur comme l’ air autour des mares ;
Parmi les bêtes fabuleuses des simarres,
Vous ses maigreurs, vous mes suprêmes nostalgies ;
Ses deux mains pâles, ses mains aux bagues barbares ;
Et toi son cou qui pour la fête tu te pares !
Ses lèvres rouges à la clarté des bougies ;
Et ses cheveux, et ses prunelles élargies
Lourdes de torpeur comme l’ air autour des mares ;
Parmi les bêtes fabuleuses des simarres,
Vous ses maigreurs, vous mes suprêmes nostalgies ;
O mirages que ma tendresse perpétue,
Echos fallacieux de l’ heure qui s’ est tue,
Malgré votre carmin et malgré vos colliers,
Et vos noeuds de brocart, et vos airs cavaliers,
Pauvres ! Vous êtes morts, ô vous tous elle toute,
Elle toute et mon coeur, nous sommes morts, sans doute.
Les cantilènes Livre I
Jean Moréas