Secourez-moi, ma Dame par amours,
Ou autrement la Mort me vient quérir.
Autre que vous ne peut donner secours
A mon las coeur, lequel s’en va mourir.
Hélas, hélas, veuillez donc secourir
Celui qui vit pour vous en grand détresse,
Car de son coeur vous êtes la maîtresse.
Ou autrement la Mort me vient quérir.
Autre que vous ne peut donner secours
A mon las coeur, lequel s’en va mourir.
Hélas, hélas, veuillez donc secourir
Celui qui vit pour vous en grand détresse,
Car de son coeur vous êtes la maîtresse.
Si par aimer, et souffrir nuits et jours,
L’ami dessert ce qu’il vient requérir,
Dites pourquoi faites si longs séjours
A me donner ce que tant veux chérir ?
O noble fleur, laisserez-vous périr
Votre servant, par faute de liesse ?
Je crois qu’en vous n’a point tant de rudesse.
Votre rigueur me fit plusieurs détours,
Quand au premier je vous vins requérir :
Mais Bel Accueil m’a fait d’assez bons tours,
En me laissant maint baiser conquérir.
Las, vos baisers ne me savent guérir,
Mais vont croissant l’ardent feu qui me presse :
Jouissance est ma médecine expresse.
L’Adolescence clémentine
Clément Marot