Qui choisira pour moi la racine d’Ulysse?
Et qui me gardera de tomber au danger
Qu’une Circe en pourceau ne me puisse changer,
Pour être à tout jamais fait esclave du vice?
Et qui me gardera de tomber au danger
Qu’une Circe en pourceau ne me puisse changer,
Pour être à tout jamais fait esclave du vice?
Qui m’étreindra le doigt de l’anneau de Mélisse,
Pour me désenchanter comme un autre Roger?
Et quel Mercure encor me fera déloger,
Pour ne perdre mon temps en l’amoureux service?
Qui me fera passer sans écouter la voix
Et la feinte douceur des monstres d’Achelois?
Qui chassera de moi ces Harpies friandes?
Qui volera pour moi encore un coup aux cieux,
Pour rapporter mon sens et me rendre mes yeux?
Et qui fera qu’en paix je mange mes viandes?
Un poème de Joachim Du Bellay