Quand le temps sur nos fronts efface par degré
L’enfance et les reflets de cet âge doré,
Arrive la jeunesse avec toute sa sève ;
Et par un jet nouveau le corps monte et s’élève,
Et toujours monte ainsi, jusques à son été,
L’enfance et les reflets de cet âge doré,
Arrive la jeunesse avec toute sa sève ;
Et par un jet nouveau le corps monte et s’élève,
Et toujours monte ainsi, jusques à son été,
Au faîte radieux de sa virilité.
Et la pensée aussi va croissant d’âge en âge ;
Mais un regret la suit à travers son voyage,
Hélas ! Car rien ne vaut le peu qu’on a quitté :
Tout ce qu’on gagne en force, on le perd en beauté.
Auguste Brizeux