Lorsque les ans auront glacé mon cœur,
Et sur mon front mis leur blanc diadème,
Quand j’aurai vu tous les rêves que j’aime
S’évanouir au souffle du malheur,
Si la souvenance d’un temps meilleur
Ne me rend pas l’ombre de ma bohème,
Devant la faulx de la Camarde blême.
Je pousserai mon cadavre sans peur !
Aussi, pour vivre aux heures de détresse,
Pour éclairer la nuit de ma vieillesse
Au bon soleil qui luit sur mes vingt ans,
Mémorial, je confie à tes pages
Ces fugitifs et consolants messages
Qu’à mon hiver adresse mon printemps.