Pourquoi si follement croyez-vous à un verre,
Voulant voir les beautés que vous avez des cieux ?
Mirez-vous dessus moi pour les connaître mieux,
Et voyez de quels traits votre bel oeil m’enferre.
Voulant voir les beautés que vous avez des cieux ?
Mirez-vous dessus moi pour les connaître mieux,
Et voyez de quels traits votre bel oeil m’enferre.
Un vieux chêne ou un pin renversés contre terre
Montrent combien le vent est grand et furieux,
Aussi vous connaîtrez le pouvoir de vos yeux,
Voyant par quels efforts vous me faites la guerre.
Ma mort de vos beautés vous doit bien assurer,
Joint que vous ne pouvez sans péril vous mirer :
Narcisse devint fleur d’avoir vu sa figure.
Craignez donque, Madame, un semblable danger,
Non de devenir fleur, mais de vous voir changer
Par votre oeil de Méduse en quelque roche dure.
Les amours d’Hippolyte
Philippe Desportes