Peut-il se reposer celui qui dort
Il ne voit pas la nuit ne voit pas l’invisible
Il a de grandes couvertures
Et des coussins de sang sur des coussins de boueSa tête est sous les toits et ses mains sont fermées
Sur les outils de la fatigue
Il dort pour éprouver sa force
La honte d’être aveugle dans un si grand silence
Il ne voit pas la nuit ne voit pas l’invisible
Il a de grandes couvertures
Et des coussins de sang sur des coussins de boueSa tête est sous les toits et ses mains sont fermées
Sur les outils de la fatigue
Il dort pour éprouver sa force
La honte d’être aveugle dans un si grand silence
Aux rivages que la mer rejette
Il ne voit pas les poses silencieuses
Du vent qui fait entrer l’homme dans ses statues
Quand il s’apaise
Bonne volonté du sommeil
D’un bout à l’autre de la mort.
La vie immédiate
Paul Éluard