et le temps
où le coeur
bat moins vite,
le jeune homme se perd, s’exalte,
et son amour est sur le monde
comme une chose dangereuse.
Ainsi le nageur qui dévoile
une âme paisible et profonde
en se livrant aux vagues creuses.
Ainsi le jeune homme insolent
se désole de la vie
comme s’il la rendait meilleure.
Entre deux heures du matin
et le temps
où le coeur
bat moins vite,
comme s’il voulait plus d’ardeur
au plaisir dont parlent les hommes,
comme si devant leurs bonheurs
il appréciait sa tristesse,
comme si beaucoup d’espérance
jetait sur eux une lueur,
– il voudrait connaître le vide,
juger qu’il est délicieux
ou s’il sait des choses meilleures.
Entre deux heures du matin
et le temps
où le coeur
bat moins vite,
ce jeune homme plein de douleur
ne se tourne pas vers les rêves.
Que son orgueil éblouissant,
radieux et nu, le protège !
– Il épouse au milieu du monde
sa vérité rude et brillante.
Et il se réjouit d’apprendre
à ceux qui vantent sa douceur,
qu’il a trouvé un trésor froid
dans un pays où vont ses voix,
entre deux heures du matin
et le temps
où le coeur
bat moins vite…
La vertu par le chant
Odilon-Jean Périer