Le moins qu’on puisse dire de Prévert est qu’il est bien difficile à classer. En dépit du fait qu’il était un ami proche de Breton et des surréalistes, il affirmait souvent qu’il ne préférait pas être catégorisé dans une école littéraire précise, d’où son mépris pour « les mots en –isme ».
Il est l’auteur de plusieurs recueils de poésie, de livres pour enfants, des ouvrages d’art et de collage, ainsi que des scénarios pour le cinéma, fruits d’un talent hors du commun. Prévert est sans doute l’auteur le plus vendu de son époque avec plus de 42.000 milles copies vendues de Paroles.
Paroles fut publié en 1946 pour la première et fut très bien accueillie par le public. Il est composé de 95 textes, classés dans 4 sections abordant des thématiques différentes.La forme des poèmes et leurs langueurs est différente à chaque fois, plongeant le lecteur dans la confusion, et l’encourageant à partir à la découverte de le recueil
entier ainsi que des autres œuvres de Prévert pour s’imprégner de son style et de ses idées.
C’est le recueil des contradictions,des oppositions,de l’amour comme alternative à la guerre,des valeurs telles que la liberté, l’humanisme sont prônés par des textes à l’apparence simplistes,mais qui regorgent de noblesse de sens, de positions engagées exprimées avec une fluidité étonnante ;et de sous-entendus qui dénoncent la condition de l’homme dans une France écorchée vive par deux guerres plus sanglantes l’une que l’autre.
On retrouve aussi le thème de l’art et plus précisément de la peinture avec des clins d’œil à deux maîtres incontournables de l’art picturale : Picasso et Van Gaugh.
Dans ce contexte on peut citer son « Pour faire le portrait d’un oiseau » qui représente une sorte de manifeste ou d’art poétique dont chaque artiste devrait s’inspirer pour l’élaboration de son art.
Un autre thème, moins littéraire, est évoqué dans cette œuvre : la vie quotidienne sous tous ses aspects. Dans de nombreux poèmes des Paroles, Prévert dresse l’inventaire des différentes facettes du quotidien et des gestes simples et anodins de la vie. On retrouve cet aspect de la poésie prévertienne dans « Le déjeuner du matin » (1962) :
de son autre vocation, à savoir celle de scénariste, Prévert use de son expérience dans la rédaction des scénarios de plus d’une vingtaine de films, pour nous présenter un cadre digne du tournage d’un drame, où
l’auteur suit les moindres gestes de deux personnages silencieux.