On est Tibère, on est Judas, on est Dracon ;
Et l’on a Lambessa n’ayant plus Montfaucon.
On forge pour le peuple une chaîne ; on enferme,
On exile, on proscrit le penseur libre et ferme ;
Tout succombe. On comprime élans, espoirs, regrets,
La liberté, le droit, l’avenir, le progrès,
Comme faisait Séjan, comme fit Louis onze,
Avec des lois de fer et des juges de bronze.
Puis. – c’est bien : – on s’endort, et le maître joyeux
Dit : l’homme n’a plus d’âme et le ciel n’a plus d’yeux.
Ô rêve des tyrans ! l’heure fuit, le temps marche,
Le grain croît dans la terre et l’eau coule sous l’arche.
Un jour vient où ces lois de silence et de mort,
Se rompant tout à coup comme sous un effort
Se rouvrent à grand bruit des portes mal fermées,
Emplissent la cité de torches enflammées.
Et l’on a Lambessa n’ayant plus Montfaucon.
On forge pour le peuple une chaîne ; on enferme,
On exile, on proscrit le penseur libre et ferme ;
Tout succombe. On comprime élans, espoirs, regrets,
La liberté, le droit, l’avenir, le progrès,
Comme faisait Séjan, comme fit Louis onze,
Avec des lois de fer et des juges de bronze.
Puis. – c’est bien : – on s’endort, et le maître joyeux
Dit : l’homme n’a plus d’âme et le ciel n’a plus d’yeux.
Ô rêve des tyrans ! l’heure fuit, le temps marche,
Le grain croît dans la terre et l’eau coule sous l’arche.
Un jour vient où ces lois de silence et de mort,
Se rompant tout à coup comme sous un effort
Se rouvrent à grand bruit des portes mal fermées,
Emplissent la cité de torches enflammées.
Les châtiments Livre V
Victor Hugo