Venir à la clarté sans force et sans adresse,
Et n’ayant fait longtemps que dormir et manger,
Souffrir mille rigueurs d’un secours étranger
Pour quitter l’ignorance en quittant la faiblesse :
Après, servir longtemps une ingrate Maîtresse
Qu’on ne peut acquérir, qu’on ne peut obliger ;
Ou qui d’un naturel inconstant et léger,
Donne fort peu de joie et beaucoup de tristesse.
Cabaler dans la Cour ; puis devenu grison,
Se retirant du bruit, attendre en sa maison
Ce qu’ont nos derniers ans de maux inévitables,
Et n’ayant fait longtemps que dormir et manger,
Souffrir mille rigueurs d’un secours étranger
Pour quitter l’ignorance en quittant la faiblesse :
Après, servir longtemps une ingrate Maîtresse
Qu’on ne peut acquérir, qu’on ne peut obliger ;
Ou qui d’un naturel inconstant et léger,
Donne fort peu de joie et beaucoup de tristesse.
Cabaler dans la Cour ; puis devenu grison,
Se retirant du bruit, attendre en sa maison
Ce qu’ont nos derniers ans de maux inévitables,
C’est l’heureux sort de l’homme. Ô misérable sort !
Tous ces attachements sont-ils considérables,
Pour aimer tant la vie et craindre tant la mort ?
Les Amours de Tristan
François Tristan L’hermite