Mirabeau s’appelle véritablement Honoré Gabriel Riquetti. Il est écrivain et c’est une personnalité dans le monde de la politique de son époque. Il caresse également une carrière dans le journalisme. Il est né le 9 mars 1749 et meurt le 2 avril 1791 à seulement 42 ans. Partout en France, il est connu sous les surnoms « la Torche de Provence » ou « l’Orateur du peuple ». Son nom d’artiste, Mirabeau, lui vient de son titre de noblesse, Honoré étant le comte de Mirabeau.
Sa jeunesse
L’enfance de Mirabeau est marquée par le manque d’affection de son père à son égard, sans doute à cause de son physique pas très avantageux. Effectivement, l’homme naît avec une laideur que son père n’affectionne nullement. À partir de l’âge de trois ans, son visage gardera les cicatrices de la variole. Il est ensuite envoyé chez son oncle, l’abbé Choquard.
Mirabeau intègre la faculté de droit à l’université d’Aix-en-Provence. À partir de 1768, il s’engage dans un régiment et participe à la campagne de Corse jusqu’en 1769. Il se marie avec Emily, la fille du marquis de Marignane, avec qui, il aura un fils. Ce dernier décède alors qu’il est encore bébé.
Ses arrestations
Sa première arrestation a lieu en 1774 jusqu’en 1775 sur l’initiative de son propre père. Il est incarcéré au château d’If. À l’époque, l’homme est criblé de dettes. En 1775, il est mis en exil au château du Joux à cause des mêmes problèmes de dettes. Il s’en sort quelques mois après et parvient à assister au sacre de Louis XVI de France. Il y rencontre celle qui deviendra sa maîtresse, Sophie de Monnier. Tous deux s’enfouirent en 1776 après un procès qui les condamne pour adultère.
Mirabeau commence à écrire lors de sa fuite. Son premier ouvrage, intitulé Essai sur le despotisme est publié la même année. Les deux amants donnent naissance à une petite fille appelée Gabrielle. Après l’arrestation de ses deux parents, elle est envoyée chez une nourrice de deuil pour décéder deux ans après sa naissance. Sophie est retenue au couvent des Saint-Claires et sera libérée en 1783. Elle se donnera la mort en 1789. Mirabeau est renvoyé au donjon de Vincennes et y passe la période entre 1777 et 1780.
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Ses premiers écrits
Ses premiers écrits célèbres sont réalisés alors qu’il est en prison. Les multiples lettres qu’il écrit pour Sophie sont rassemblées pour former l’ouvrage Lettres à Sophie, publié en 1792. Des lettres de cachet et des prisons d’Etat suit ce premier grand registre. Il est libéré le 13 décembre 1780 sur l’initiative de son père qui l’épaule après les décès de ses deux petits enfants. En 1782, sa femme est défendue par Portalis lors du procès pour sa demande de séparation de corps. Mirabeau plaide sa propre cause et perd le procès. Toutefois, il voit dans Portalis, un homme à la faculté oratoire exemplaire. Plus tard, il lui demandera de l’aide dans une autre affaire.
Son entrée dans la politique
Ses débuts dans la politique commencent en juin 1786 lorsqu’il est envoyé à Berlin pour le compte du Contrôleur général des finances de Louis XVI. Il cherche le moyen d’acquérir un poste diplomatique, mais revient bredouille en janvier 1787. Un ouvrage suivant est publié, intitulé Dénonciation de l’agiotage. À cause d’une demande d’arrestation, il fuit pour s’installer à Liège. Avec des amis, il mettra sur pied, la Société des amis des Noirs en 1788.
En 1789, Mirabeau assiste aux élections des Etats généraux en Provence. Il publie régulièrement des rapports sur les réunions de l’Assemblée alors que le marquis de Dreux-Brézé l’interdit sous l’ordre du roi Louis XVI. Il fait parvenir une lettre de contestation au roi en prêchant pour le peuple. Dès lors, il est appelé le « hercule de la liberté ». Sa capacité oratoire est, alors, très sérieusement pris en compte par les troupes du roi et applaudie par le peuple. Plus tard, Mirabeau écrira le Préambule de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.
Une place de choix aux côtés du roi Louis XVI
Grâce à sa forte portée oratoire, le roi l’intègre parmi ses plus chers collaborateurs. Mirabeau devient son conseiller privé. Il joue cependant un double rôle puisqu’auprès du roi, il prêche la monarchie, tandis qu’auprès du peuple, il se bat pour la révolution. Il convainc finalement le roi à s’allier à une monarchie constitutionnelle pour sauvegarder la royauté.
Sa fin de vie
Mirabeau s’éteint le 2 avril 1791 à l’âge de 42 ans. Lorsque le peuple apprend sa mort, certaines personnes accusent un empoisonnement. Un dernier hommage lui est consacré le 4 avril à l’Eglise Saint-Eustache. Son corps est déposé au Panthéon, mais sera déplacé vers le cimetière de Saint-Etienne-du-Mont le 12 septembre 1794. En effet, ses actes d’espionnage pour le compte du roi sont découverts en novembre 1792. Son corps est alors exclu du Panthéon. En 1798, sa sœur prend l’initiative de le déplacer dans le cimetière de Clamart et le garde anonyme.
À titre posthume, la rue de la Chaussée-d’Antin est baptisée sous son nom. Il s’agit de la rue où il est retrouvé mort.
Bien plus tard, la personnalité de Mirabeau sera utilisée dans divers romans historiques, notamment dans l’ouvrage d’Alexandre Dumas intitulé Mémoires d’un médecin.
Plus récemment, son nom apparaît dans le jeu vidéo Assassin’s Creed Unity pour représenter le mentor.