Ô poète songeur, si triste de toi-même,
Qui pourrait te guérir et qui pourrait t’aimer ?
Tu portes à ton front l’ombre amère et suprême
D’une âme que l’ennui va bientôt consumer.
Qui pourrait te guérir et qui pourrait t’aimer ?
Tu portes à ton front l’ombre amère et suprême
D’une âme que l’ennui va bientôt consumer.
La solitude grave à ton cœur est mauvaise :
Le pire compagnon de toi-même, c’est toi !
Ô le regard aimé qui doucement apaise,
Quand viendra-t-il poser sa caresse sur moi ?
L’heure m’est un tourment cruel, et tous les livres
Ne pourraient endormir ce mal fort et subtil.
Afin qu’heureusement, un jour, tu t’en délivres,
Et pour jamais, ô cœur blessé, que te faut-il ? […]
Le Miroir des jours
Albert Lozeau