Je regarde, et j’emplis mes yeux de ta lumière,
Beau ciel où pas un seul nuage n’apparaît,
Et j’éprouve un plaisir indicible et secret
À sentir converger l’azur sous ma paupière !
Beau ciel où pas un seul nuage n’apparaît,
Et j’éprouve un plaisir indicible et secret
À sentir converger l’azur sous ma paupière !
Le bleu me glisse au coeur, frais comme une rivière
Qui, sans me déborder, toujours s’élargirait,
Et l’immense infini que rien ne contiendrait,
Vague à vague, s’étale en mon âme humble et fière !
Tout l’espace est en moi, qui vibre clairement ;
Je l’ai bu du regard de moment en moment,
Et pourtant je ne suis qu’un atome en l’espace…
Le ciel bleu descendu dans mon infimité
Roule comme un profond torrent d’éternité,
Dans lequel, ébloui, je me mire et je passe !
Le Miroir des jours
Albert Lozeau