Je me prends à vouloir regarder doucement s’ouvrir
Ce sauvage et fragile coquelicot,
A vouloir effleurer du bout des doigts
Les somptueux pétales de cette secrète orchidée.
Je me prends à vouloir regarder doucement s’ouvrir
Ce sauvage et fragile coquelicot,
A vouloir effleurer du bout des doigts
Les somptueux pétales de cette secrète orchidée.
Je me prends à vouloir poser mes lèvres sur tes lèvres,
En sentir la douce et enivrante moiteur,
A vouloir y glisser ma langue
Jusqu’à attraper la glotte qu’elles renferment.
Je me prends à vouloir retomber en enfance
Et reprendre la tétine,
A vouloir la garder en bouche
Et exploser en pleurs si d’aventure l’on m’en privait.
Je me prends à vouloir goûter à ce calice
Et sa bénite eau miraculeuse,
A vouloir baigner mon doigt
Dans le sang qu’il aura en son cœur engendré.
Je me prends à vouloir dresser un beffroi
Et réussir une percée
Dans ce glorieux oppidum
Qui su faire chuter les plus grands héros.