L’homme n’atteint jamais à l’idéal qu’il rêve :
C’est en vain qu’ici-bas il cherche à le saisir ;
Il ne peut y toucher, malgré tout son désir,
Et devant lui, toujours, il le voit qui s’élève.
C’est en vain qu’ici-bas il cherche à le saisir ;
Il ne peut y toucher, malgré tout son désir,
Et devant lui, toujours, il le voit qui s’élève.
Ainsi que Prométhée, à la terre fixé,
Rongé par le désir qui le poursuit sans cesse,
Il voit, le cœur rempli d’une immense tristesse,
Flotter devant ses veux son rêve inexaucé.
Il ne peut le rejoindre et briser son entrave,
Il ne peut échapper au châtiment cruel,
Et, se sentant créé pour l’espace du ciel,
Il se trouve ici-bas lié comme un esclave.
Et le jour suit la nuit, la nuit succède au jour,
Le temps, d’un pas léger, fuit sans laisser de trace…
Mais jamais l’homme encore, oubliant sa disgrâce,
N’a rompu ses liens et chassé le vautour.
Il n’a pu s’affranchir des tristesses amères,
Il n’a pu s’élever jusqu’au vague infini,
Et ne rejoint jamais, hélas ! pauvre banni,
Le vol capricieux et doux de ses chimères.
Au-delà
Alice de Chambrier