Les roses que j’ aimais s’ effeuillent chaque jour ;
Toute saison n’ est pas aux blondes pousses neuves ;
Le zéphyr a soufflé trop longtemps ; c’ est le tour
Du cruel aquilon qui condense les fleuves.
Vous faut-il, allégresse, enfler ainsi la voix,
Et ne savez-vous point que c’ est grande folie,
Quand vous venez sans cause agacer sous mes doigts
Une corde vouée à la mélancolie ?
Toute saison n’ est pas aux blondes pousses neuves ;
Le zéphyr a soufflé trop longtemps ; c’ est le tour
Du cruel aquilon qui condense les fleuves.
Vous faut-il, allégresse, enfler ainsi la voix,
Et ne savez-vous point que c’ est grande folie,
Quand vous venez sans cause agacer sous mes doigts
Une corde vouée à la mélancolie ?
Les Stances Livre 1
Jean Moréas