Les morts m’ écoutent seuls, j’ habite les tombeaux ;
Jusqu’ au bout je serai l’ ennemi de moi-même.
Ma gloire est aux ingrats, mon grain est aux corbeaux ;
Sans récolter jamais je laboure et je sème.
Je ne me plaindrai pas : qu’ importe l’ aquilon,
L’ opprobe et le mépris, la face de l’ injure !
Puisque quand je te touche, ô lyre d’ Apollon,
Tu sonnes chaque fois plus savante et plus pure ?
Jusqu’ au bout je serai l’ ennemi de moi-même.
Ma gloire est aux ingrats, mon grain est aux corbeaux ;
Sans récolter jamais je laboure et je sème.
Je ne me plaindrai pas : qu’ importe l’ aquilon,
L’ opprobe et le mépris, la face de l’ injure !
Puisque quand je te touche, ô lyre d’ Apollon,
Tu sonnes chaque fois plus savante et plus pure ?
Les Stances Livre 1
Jean Moréas