Ce sont ceux qui dans l’ombre accomplissent leur tâche ;
Qui, sans murmures vains, travaillent sans relâche,
Puis rentrent dans la nuit dont ils étaient venus.
Nul n’en connaît le nombre, intrépide phalange
Prête à chaque péril, à chaque dévoûment,
Et que l’on voit parfois briller obscurément,
Comme un joyau de prix égaré dans la fange !
Admirables lutteurs, qui, sans même savoir
Que leur conduite est noble et que leur âme est grande,
Donnent toute leur vie et leur joie en offrande
A cet austère maître appelé le devoir !
Ah ! certes, parmi ceux qu’ici-bas l’on encense,
Artistes, conquérants redoutés et puissants,
Beaucoup ne valent pas ces humbles combattants
Qui passent sans éclat, sans beauté, sans science.
Ce sont eux qu’il faudrait pouvoir rendre immortels,
Eux qui mériteraient un temple à leur mémoire,
Comme Athène autrefois, dans les jours de sa gloire,
Pour les dieux inconnus élevait des autels.
Au-delà
Alice de Chambrier