L’Aube aux pieds d’argent descend des montagnes ;
La Nuit s’est cachée au fond des grands bois ;
Tous les nids d’oiseaux chantent à la fois.
Hardis chevriers, quittons nos compagnes !
Les sentiers couverts de mousse et de thym
Mettront sous nos pas un tapis superbe,
Et nous ferons choir en passant sur l’herbe
Du bout des rameaux, les pleurs du matin !
En marche ! il est temps de quitter les plaines ;
Déjà les coteaux ont le front vermeil.
Nous atteindrons bien le tour du soleil,
Avec nos sacs lourds et nos gourdes pleines !
Nous redescendrons, quand la nuit viendra,
Entonnant en chœur l’air connu des chèvres ;
Et la douce lune, un sourire aux lèvres,
En bel habit blanc, nous reconduira !…
Poète Louis Bouilhet