Un ballon saturée d’indigence se morfond
Délaissé dans une salle de bal il tapisse son ennui
De rêves chevaleresques, d’une geste il serait le héros
Le soir se plaît à disculper l’ordonnance de sa vie
Le petit ballon dort il soupire sur les dalles glacées
Au matin il scrutera le ciel, de nuages chamarrés
C’est décidé, lorsque le vent d’une colère s’emportera
Il quittera la salle de bal sur un nuage il gîtera
Les jours défilèrent et le petit ballon patientait
Un jour le vent souffla si fort que la terre oscilla
Un baluchon à la main le chevalier s’envola
Très haut toujours plus haut, sa planète l’attendait
Le petit ballon, lutin des nuées capricieuses
Fit office d’interprète, de messager, de poète
La galaxie le nomma fonctionnaire itinérant
Il vit toujours libre petit chevalier hors du temps
Raymonde Verney