L’Homme pâle, le long des pelouses fleuries,
Chemine, en habit noir, et le cigare aux dents:
L’Homme pâle repense aux fleurs des Tuileries
– Et parfois son oeil terne a des regards ardents…
Car l’Empereur est saoul de ses vingt ans d’orgie !
Chemine, en habit noir, et le cigare aux dents:
L’Homme pâle repense aux fleurs des Tuileries
– Et parfois son oeil terne a des regards ardents…
Car l’Empereur est saoul de ses vingt ans d’orgie !
Il s’était dit : «Je vais souffler la liberté
Bien délicatement, ainsi qu’une bougie !»
La Liberté revit ! Il se sent éreinté !
Il est pris. – Oh ! quel nom sur ses lèvres muettes
Tressaille ? Quel regret implacable le mord ?
On ne le saura pas. L’Empereur a l’oeil mort.
Il repense peut-être au Compère en lunettes…
– Et regarde filer de son cigare en feu,
Comme aux soirs de Saint-Cloud, un fin nuage bleu.
1870.
Un poème d’Arthur Rimbaud