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Chrétien au voyageur souffrant
Tends un verre d’eau sur ta porte!
Je suis, je suis le Juif-errant
Qu’un tourbillon toujours emporte!
Sans vieillir, accablé de jours,
La fin du monde est mon seul rêve
Chaque soir j’espère toujours
Et toujours le soleil se lève!
Toujours… toujours…
Tourne la terre où moi je cours!
Toujours! Toujours!
Seul, au pied d’arbustes en fleurs,
Sur le gazon, au bord de l’onde,
Si je repose mes douleurs,
J’entends le tourbillon qui gronde!
Mais qu’importe au ciel irrité
Cet instant passé sous l’ombrage?
Faut-il moins que l’éternité
Pour délasser d’un tel voyage?
Toujours… toujours…
Tourne la terre où moi je cours!
Toujours! Toujours!
J’outrageai d’un rire inhumain
L’Homme-Dieu respirant à peine!
Mais… sous mes pas fuit le chemin…
Adieu! le tourbillon m’entraine!
Vous qui manquez de charité,
Tremblez, tremblez à mon supplice étrange!
Ce n’est pas sa Divinité,
C’est l’humanité que Dieu venge!!
Toujours… toujours…
Tourne la terre où moi je cours!
Toujours! Toujours!
Chansons
Pierre Jean de Béranger