On se dit qu'il est temps
De déchirer les pages
Écrites à la croisée
D'humeurs incongrues
Qu'il nous faut les brûler
Et disperser leurs cendres
A l'abri des regards
Nous avons atteint l'âge
D'extraire le dard
Du coeur du passé
D'effacer à jamais
Sa trace brûlante
Et de nous débarrasser
Des deuils inaccomplis
Et des cibles manquées
Nos épaules bien lasses
Ont la fragilité
De la faïence
Nous sommes devenus
Au fil du temps
Des présences
Qu'il nous faut estomper
© Jacques Herman – 2006