L’Avare ACTE I Scène 4
Harpagon
Voilà un pendard de valet qui m’incommode fort; et je ne me plais point à voir ce chien de boiteux-là. Certes, ce n’est pas une petite peine que de garder chez soi une grande somme d’argent; et bienheureux qui a tout son fait bien placé, et ne conserve seulement que ce qu’il faut pour sa dépense ! On n’est pas peu embarrassé à inventer, dans toute une maison, une cache fidèle; car pour moi, les coffres-forts me sont suspects et je ne veux jamais m’y fier. Je les tiens justement une franche amorce à voleurs, et c’est toujours la première chose que l’on va attaquer.
L’Avare par Jean Baptiste Poquelin: Molière