Laissez-vous saisir de la stupeur d’être dans un corps, d’être un corps. Accordez-vous un instant de peser de tout votre poids, sans la moindre esquive, de
sentir la densité de la matière qui vous constitue, sa concentration, sa secrète dilatation après chaque inspiration. à peine j’entre entière dans cette
sensation qu’une incroyable qualité de présence m’envahit. Surtout ne me croyez pas continuez seulement de laisser respirer ce qui respire
– de sentir le poids de votre corps – jusqu’à ce que vous ayez rejoint ce qui vous habite. Il n’y a que le saisissement qui livre passage à l’essentiel. Cette part de moi qui n’a ni qualité, ni
propriété, ni attribut, qui échappe à toute catégorie, qui ne connaît ni peu ni jugement, c’est la substance de notre vraie nature. Cette puissance infiniment supérieure à l’homme et
qui – mystère vertigineux – n’est agissante sur terre qu’à travers l’homme qui l’accueille ou le corps qui l’incarne, cette puissance ou mieux, cette présence ineffable
et fragile, c’est l’amour qui nous fonde. n’oublie pas les chevaux écumants du passé.
Christiane Singer
Une citation sur la peur