Vous souvenez-vous que tous les premiers dimanches du mois entre avril et septembre, l’entrée était gratuite au Louvre ? Maintenant, elle ne l’est plus et pour cause, les touristes débarquent en masse durant ces journées. Ce qui signifie qu’en haute saison, la gratuité d’entrée les premiers dimanches du mois n’est plus valable, par contre, elle est maintenue en basse saison c’est-à-dire d’octobre à mars, du moins jusqu’à aujourd’hui.
C’est le 3 février dernier que cette nouvelle a été portée à la connaissance du public et il prendra effet dès le 1er avril prochain. La mesure a été prise par le musée national et date de novembre 2013. Elle a ensuite été validée par le ministère de la culture.
Qui a mis la gratuité du Louvre en place ?
Elle date du gouvernement de Jacques Chirac, époque à laquelle son ministre de la culture a mis en place la gratuité de l’entrée tous les premiers dimanches du mois dans le but de démocratiser la culture. Cette décision a donc été prise courant 1996 par Philippe Douste-Blazy.
Pourquoi a-t-elle été abolie ?
Parce que selon les responsables du musée, l’arrivée de visiteurs étrangers augmentait considérablement lors de ses dimanches gratuits et le nombre de visiteurs pouvait atteindre 30 000 à 38 000 alors que les autres jours, on ne comptait que 20 000 visiteurs. Toutefois, le problème ne vient pas vraiment des étrangers, mais des agences de voyage qui profitaient de ces dimanches gratuits pour faire faire le maximum de visites.
Résultat : la queue à l’entrée pouvait durer 3 heures, la qualité des visites chancelait à vue d’œil, la sécurité des biens était menacée, les agents devaient travailler plus qu’ils ne le peuvent, … d’où cette prise de décision. Il faut reconnaître qu’à 12€ l’entrée, ces dimanches étaient vraiment les bienvenus.
C’est donc aujourd’hui, avec une ministre de la culture qui crie haut et fort à la démocratisation de la culture que cette mesure de démocratisation de la culture sera abolie.
Le Louvre se défend
Pour tenter de rattraper le tir, le Louvre déclare que démocratiser la culture c’est bien, mais lorsque 70% des visiteurs sont des étrangers, il faut prendre des solutions quitte à faire payer l’entrée. Les responsables précisent aussi qu’il ne s’agit aucunement d’argent, mais une mesure prise dans le souci de la qualité afin de diversifier les offres culturelles.
Une déclaration que contredit vivement Bernard Hasquenoph qui gère le site Louvrepourtous. Pour lui, l’argent est le principal acteur dans cette mesure étant donné que le musée perd chaque année 2,5% de sa subvention. Ce monsieur explique aussi que c’est la rue de Valois qui a demandé aux établissements culturels d’améliorer leurs services pour arriver à s’autofinancer.
L’augmentation des étrangers n’est donc pas en cause dans cette décision surtout que ces derniers ne viennent jamais gratuitement au Louvre. En effet, il a été remarqué qu’un touriste étranger ne quitte jamais le musée les mains vides, mais il achète toujours des souvenirs au sein des autres branches du Louvre.
Une énième tentative du Louvre pour se défendre : 40% de ses visiteurs ont un accès gratuit à ses expositions permanentes grâce aux diverses exonérations aujourd’hui en vigueur et celles-ci seront gardées intactes. Rappelons toutefois que ce n’est pas le sujet qui fâche.
L’abolition de la gratuité pose donc une certaine polémique et est aussi au cœur des élections à la mairie. Elle oppose surtout les deux candidates à la mairie de Paris, car si l’une prône pour que la gratuité soit gardée telle quelle, l’autre soutient son abolition tout en laissant entendre la mise en place d’une journée gratuite en semaine uniquement pour les Parisiens.
Doit-on alors comprendre qu’imposer un tarif différent selon qu’on soit natif du pays ou étranger serait une solution ? Nul ne semble se pencher là-dessus donc l’abolition est maintenue.