Feu mes jeunes années ont brûlé leurs étés
Qu’il me souvienne d’une note fugace
Jouée par un piano impétueux et juvénile
La colonie abhorrée d’un sceau brisa la glace
La soirée était d’ambre et le piano étincelait
L’air vibrait en harmonie avec mon âme
La musique dansait sur la cime des arbres
La fin du récital me désemparait, je m’éclipsais
Cet été illumina ma solitude, j’existais enfin
La petite pianiste accorda sa muse divine
A ma passion désordonnée, je l’écoutais sans fin
Silencieuse et si heureuse j’abordai son île
Les vacances se soldèrent je ne la revis point
Je gardais dans ma mémoire en friche la vision
D’une petite fille happée par un clavier ensorcelé
Qui d’une majuscule signa sa partition
Raymonde verney