Ah ! chante encore, chante, chante !
Mon âme a soif des bleus éthers.
Que cette caresse arrachante
En rompe les terrestres fers !
Mon âme a soif des bleus éthers.
Que cette caresse arrachante
En rompe les terrestres fers !
Que cette promesse infinie,
Que cet appel délicieux
Dans les longs flots de l’harmonie
L’enveloppe et l’emporte aux cieux !
Les bonheurs purs, les bonheurs libres
L’attirent dans l’or de ta voix,
Par mille douloureuses fibres
Qu’ils font tressaillir à la fois…
Elle espère, sentant sa chaîne
A l’unisson si fort vibrer,
Que la rupture en est prochaine
Et va soudain la délivrer !
La musique surnaturelle
Ouvre le paradis perdu…
Hélas ! Hélas ! il n’est par elle
Qu’en songe ouvert, jamais rendu.
Epaves
René-François Sully Prudhomme