La mort au judas.

Bien qu’elle nous apparaisse sans queue ni tête.
Sans un aspect un contour un trait approchant
Qu’elle joue le coup en faux à faire la forte tête
En moissonnant l’après vie à tout bout champs.

A faucher imperturbablement à pleines dents
Toute existence sans se garder d’rester prudent
Et file à tombeau ouvert depuis cet os d’Adam.

C’est dans une courbe ascendante qu’elle s’inscrit
Indifférente des morts flottants en dents de scie
Comme à la bourse dans des actions de dernier cri.
Non elle se borne, d’être avant tout l’anti Messie.

Son capital vital se déplace sans un faux pas
Dans des en chaires à voix basses de trépas
Avec une préférence noble aux bons vivants
Ceux dont l’humour noir reste dans le vent.

Elle ne rechigne pas face aux va t’en guerre
Qui s’inscrivent par avance sur son annuaire

Les coups de fusil chez-elle sont de bonne guère
Pour vous tomber pour le même prix un ossuaire.

Elle apprécie ce ténor qui dans un piètre état
Suicidaire sut regagner des forces et adopta

De retrouver dans ses cordes celle à son cou
Pour chanter dans le vide le pendu du dégout.
Quelle ingratitude avons-nous vis-à vis d’elle
Qui œuvre dans l’ombre, sans un temps mort
Quand à nos printemps nous la bayions belle
Sans un élan de cœur ou le moindre remord.

Elle qui se solidarise bien dans la transparence
Qui va jusqu’ a nous rendre le dernier souffle
Réduisant même les grandes-gueules au silence
Prenant son pied à s’accaparer nos pantoufles.

Faut dire quelle a du chien notre fidèle ennemie
A s’adapter au mieux, et nous regarder en ami.

Alors vous qui lorgnez à l’œilleton de la porte
En soupirant de voir périr le voisin de palier
Méfiez-vous que cette diablesse ne se reporte
A jeter un œil et entrer en judas pour y pallier.

Le 28 décembre 2006.