Dans le calice d’une fleur
La guêpe un jour voyant l’abeille,
S’approche en l’appelant sa soeur.
Ce nom sonne mal à l’oreille
De l’insecte plein de fierté,
Qui lui répond : nous soeurs ! Ma mie,
Depuis quand cette parenté ?
Mais c’est depuis toute la vie,
Lui dit la guêpe avec courroux :
Considérez-moi, je vous prie :
La guêpe un jour voyant l’abeille,
S’approche en l’appelant sa soeur.
Ce nom sonne mal à l’oreille
De l’insecte plein de fierté,
Qui lui répond : nous soeurs ! Ma mie,
Depuis quand cette parenté ?
Mais c’est depuis toute la vie,
Lui dit la guêpe avec courroux :
Considérez-moi, je vous prie :
J’ai des ailes tout comme vous,
Même taille, même corsage ;
Et, s’il vous en faut davantage,
Nos dards sont aussi ressemblants.
Il est vrai, répliqua l’abeille,
Nous avons une arme pareille,
Mais pour des emplois différents.
La vôtre sert votre insolence,
La mienne repousse l’offense ;
Vous provoquez, je me défends.
Les Fables Livre 5
Jean-Pierre Claris de Florian