La nuit laisse glisser son voile le long des fenêtres ;
Monsieur, Madame, s’ensommeille dans un profond bien-être,
La cheminée abandonnée avec sa flamme sentinelle.
Le silence souffle et s’engouffre dans ma ruelle,
La nuit laisse glisser son voile le long des fenêtres ;
Monsieur, Madame, s’ensommeille dans un profond bien-être,
La cheminée abandonnée avec sa flamme sentinelle.
La Flamme sentinelle convint les braises : une armée est à naître ;
Monsieur, Madame, premier combustible d’une sauvage
Expansion qui bien vite conquit tout le petit village,
Première citadelle où faire régner la peur en maître.
Le feu et la peur, prémisses d’un bien sombre présage
Qui a su, phénix, renaître en tous les temps
Et proliférer, et vous coloniser au gré des vents
Et d’un mur de feu vous confiner dans sa terrible cage.
De confinement en protection se change le sentiment ;
De déperdition en déperdition, vos esprits égarés,
Vous voilà à prier pour qu’une religion soit damnée ;
Le monde s’enferme dans un univers peuplé de déments.
La Flamme se nourrit de vos chairs, charnier des abusés ;
La France, théâtre de l’humiliation, chancelle,
La France, camp de concentration, pantelle ;
Le silence souffle et s’engouffre dans mon cœur désabusé.
An Braz