Remportée aux cris de Vive l’Empereur !
Au milieu, l’Empereur, dans une apothéose
Bleue et jaune, s’en va, raide, sur son dada
Flamboyant ; très heureux -car il voit tout en rose,
Au milieu, l’Empereur, dans une apothéose
Bleue et jaune, s’en va, raide, sur son dada
Flamboyant ; très heureux -car il voit tout en rose,
Féroce comme Zeus et doux comme un papa.
En bas, les bons Pioupious, qui faisaient la sieste
Près des tambours dorés et des rouges canons,
Se lèvent gentiment. Pitou remet sa veste,
Et, tourné vers le Chef, s’étourdit de grands noms !
À droite, Dumanet, appuyé sur la crosse
De son chassepot, sent frémir sa nuque en brosse,
Et : « Vive l’Empereur ! ! !» Son voisin reste coi…
Un schako surgit, comme un soleil noir… -Au centre,
Boquillon, rouge et bleu, très naïf, sur son ventre
Se dresse, et, -présentant ses derrières – :« De quoi ?…»
Octobre 1870.
Un poème d’Arthur Rimbaud