Né le 22 novembre 1842 à Cuba, José-Maria de Heradia est un poète et écrivain naturalisé français en 1893. Il est décédé le 2 octobre 1905 à Houdan, dans les Yvelines. Homme de lettres réputé du 19ème siècle, il est l’un des fondateurs du mouvement parnassien.
Enfance et éducation
Fils de Domingo de Heredia et de Luisa Girard, José-Maria de Heredia Girard est né dans la plantation de café de la famille à Cuba, mais en tant que sujet espagnol. Ses parents l’envoient en France à l’âge de neuf ans pour qu’il y poursuive ses études. Ils l’inscrivirent au collège Saint-Vincent de Senlis où il resta jusqu’à l’obtention de son baccalauréat en 1859. Au sein de l’établissement, José-Maria est un élève brillant et apprécié de ses professeurs. Il y découvre l’œuvre de Leconte de Lisle qui l’a fortement marqué.
Quelques liens
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- Il est le contemporain d’Anatole France, de Sully Prudhomme, de Léon Dierx et de Leconte de Lisle
Une fois ce premier diplôme en poche, il retourne à Cuba avec l’intention d’y faire des études de droit. Il vécut à La Havane pendant un an et y a approfondi sa connaissance de la littérature espagnole et de cette langue. C’est durant ce séjour qu’il a écrit ses premiers poèmes.
Découvrant que la vie à Cuba est totalement différente de celle qu’il a connu en France et n’ayant pu obtenir l’équivalence pour son baccalauréat français, José-Maria décide de retourner dans l’Hexagone en 1861. Sa mère l’accompagne dans ce déplacement puisqu’elle était alors veuve et ses trois filles étaient toutes mariées. En octobre 1861, il intègre la faculté de droit de Paris.
En parallèle, de 1862 à 1865, il suit les cours de l’École des chartes en sa qualité d’étudiant étranger.
La littérature
Même s’il étudiait le droit, José-Maria se sent beaucoup plus attiré par la littérature. Pendant ses études, il n’a d’ailleurs jamais arrêté à écrire aussi bien des poèmes que des sonnets. Grâce à la fortune familiale que sa mère gérait avec rigueur, le jeune homme put vivre sa passion sans se soucier des difficultés matérielles. Il intégra alors des groupes littéraires comme la conférence La Bruyère et devint peu à peu un important membre de l’école parnassienne.
En 1863, il rencontre Leconte de Lisle et a travaillé avec lui au Parnasse contemporain. Il commença également à devenir proche d’Anatole France, de Catulle Mendès ou encore de Sully Prudhomme.
Le succès
José-Maria de Heredia, même si publiait peu d’œuvres a conquis le public parisien. Il est devenu un poète célèbre et Guy de Maupassant, lui a même dédié la nouvelle intitulée Garçon, un bock !… en 1884.
En 1893 toutefois, tous ses ouvrages ont été rassemblés en un volume de 118 sonnets intitulé Les Trophées. Cet ouvrage a été édité par Alphonse Lemerre. Pour le rendre original, il fait appel à Ernest Jean-Marie Millard de Bois Durand, un peintre montmartrois qui était un grand ami à lui, pour illustrer le recueil d’aquarelles originales. Il a été couronné par l’Académie française et le poète le dédia à Leconte de Lisle. En 1907, René Descamps-Scrive publia une édition d’art sur l’ouvrage.
Cette distinction de l’Académie française n’est pas la première que le poète a remportée puisque l’Académie l’a aussi déjà salué pour sa traduction de l’Histoire véridique de la conquête de la Nouvelle Espagne du capitaine Bernal Díaz del Castillo.
Un homme de lettres respecté
José-Maria de Heredia fut élu à l’Académie française le 22 février 1894 pour remplacer Charles de Mazade et fut reçu en séance publique le 30 mai 1895 par François Coppée.
Il a été membre de la Commission du dictionnaire pour devenir en 1901 conservateur de la bibliothèque de l’Arsenal.
Il a également siégé à la Ligue de la patrie française aux côtés de Pierre Louÿs, Auguste Renoir et Edgar Degas.
En 1902, en collaboration avec Léon Dierx et Sully Prudhomme, il fonde la Société des poètes français.
Sa vie privée
José-Maria de Heredia épouse Louise Despaigne en 1867. Le couple eut trois filles : Hélène en 1871, Marie en 1875 (mère de Pierre de Régnier) et Louise en 1878. Cette dernière a épousé l’amant de sa sœur Marie en la personne de Pierre Louÿs, qui était également connu comme le père biologique de Pierre de Régnier.
Durant des vacances d’été que le couple a passé à Montfort-l’Aumary en 1901 et en 1902, ils décidèrent de s’installer au château de Bourdonné, à proximité de Houdan.
Le 1er septembre 1903, le poète est victime d’une hémorragie digestive que le médecin put arrêter à temps non sans difficultés. Il dut par la suite observer un régime strict lequel lui a été recommandé par Samuel Pozzi. Cela n’a toutefois pas suffi à le guérir puisqu’en août 1904, une deuxième hémorragie survient présageant une fin proche à Heredia. Il accepte cette nouvelle avec sérénité et meurt le 2 octobre 1905 après une troisième hémorragie. Le 7 octobre, il est inhumé au cimetière de Bonsecours.
Quelques-unes de ses œuvres
Aussi bien en tant que poète ou traducteur, le nom de José-Maria de Heredia était connu durant la seconde moitié du 19ème siècle. Parmi ses principales œuvres, on peut citer :
- Les Trophées
- Salut à l’Empereur : c’est un ouvrage qu’il a composé à l’occasion du voyage des souverains russes à Paris en 1896
- Poésies complètes en 1924
- Œuvres poétiques complètes en 1984