Les rumeurs des hommes et des choses
Comme un flot expiré se sont tues.
Tes beaux desseins que tu prostitues,
O mon cœur, compte-les, si tu l’ oses.
Des détritus de bouquets de roses
Comme un flot expiré se sont tues.
Tes beaux desseins que tu prostitues,
O mon cœur, compte-les, si tu l’ oses.
Des détritus de bouquets de roses
Parfument les brises abattues.
Compte tes fiertés condescendues,
Et tes vains essors aux ailes closes.
Mais le doux ciel d’ une nuit d’ été
Bénit le sommeil de la cité ;
Au sort, va, n’ en gardons pas rancune !
Puisque la vie est un sottisier,
Que je fume en face de la lune
Ma bonne pipe de merisier !
Les cantilènes Livre 2
Jean Moréas