Insomnie, île blême au milieu de ma nuit,
Tu traverses, sans bruit, les algues du passé,
Pas à pas, jalonné de rêves indécis,
D'envies inassouvies au sommeil emmêlés.
Mes hochets d'enfance gisent au pied du lit ;
Mon âme s'est perdue dans des villes sans loi,
Mes yeux cherchent encor des fantômes enfuis.
Tous ce qu'on ma donné fut offert au silence,
Nulle main sur mon coeur, nul regard, nulle joie
Ne me furent donnés, ici-bas, quand j'y pense.
Et j’émerge du néant sans peur, sans émoi,
Rejetant sur la berge, tout comme un pantin,
Mon corps nu, mais vivant, vers un nouveau matin,
Avant que ma raison et mon cœur ne s’y noient.