Il suffirait de presque rien
De pas grand-chose
D’une fenêtre à ouvrir
D’une barrière qu’on enjambe
En moins de temps
Qu’il n’en faut pour le dire
Il suffirait de voler
Comme les pigeons
Qui passent d’un toit
A un autre
Apparemment sans souffrir
Il suffirait de désirer
sentir
De plus près l’odeur des rues
Des caniveaux
De l’asphalte mouillé
Il suffirait de vouloir
Se rapprocher le nez
Des fragrances boueuses
Le corps repu
Mais l’âme argileuse
Un inconnu
Promène son chien
Il suffirait de l’appeler
D’attirer son attention
De lui crier combien
Le temps qui passe
Durcit la vie
Comme du béton
Jacques Herman
2010